Maison Alsacienne
© Joël LINTZ
Blender 2.49b
Texte : © l'Oeil qui court
Chapitre 1 :
Il était une fois un grand-père.
On l’appelait grand-père Muller. Quand il était
petit, c'était plutôt Roger. Il habitait une drôle de petite
maison haute comme cinq pommes. Elle était sertie de crayons de couleur
qui faisaient des dessins sur sa façade et constituaient son armature.
Son grand-père et son père, comme tous les
hommes de la famille depuis, oh ! bien longtemps, tenaient le moulin du
canton.
Un jour, plus personne n'apporta de blé au moulin.
Le maïs, que les paysans avaient été très nombreux
à planter, avait transformé la campagne en épi géant.
Elle avait pris une teinte jaunâtre et rien n'arrivait
plus au vieux moulin.
Quand le grand-père et le père de Roger
partaient au moulin le matin, ils le voyaient construire de drôles de
petites maisons hautes comme cinq pommes à l'aide de boites d'allumettes.
On retrouvait, aux endroits les plus insolites, des petits tas d'allumettes.
Roger avait besoin de boites pour ses constructions. Il oubliait les petits
tas d’allumettes de-ci de-là.
Son grand père et son père, quand ils rentraient le soir du moulin,
le trouvaient invariablement un crayon à la main.
Il dessinait la petite maison qu'il avait construite mais
aussi les chaussures du dimanche juchées au milieu de la table sur une
feuille de journal ou encore la bassine à vaisselle verte posée
à l’envers ou à l’endroit. Il y avait juché la lampe du
bureau orné d'un ruban déniché dans la corbeille à
couture. De ces éléments reproduits avec soin, il était
ensuite passé à l'invention d'un monde fantastique.
"Que font mes chaussures sur la table !" disait le grand-père
décontenancé mi courroucé mi-amusé.
Il n’ajoutait rien. Grand-mère Muller était
passée par là.
« Mets un journal sous les chaussures, petit,
si tu ne veux pas te faire gronder.
Le père ajoutait
"Heureusement qu'il y a le moulin ! C'est un
rêveur que celui-ci ! On n'en aurait rien fait."
Alors que Roger avait déjà un peu grandi arriva un Monsieur
qui demanda à parler au grand-père. Roger tendait son oreille
curieuse. Mais les deux Messieurs s'étaient enfermés dans le salon.
Roger n'entendait que le bruit de leur voix.
Cependant, au bout d’un long moment, il entendit :
"Roger ! Viens !"
Chapitre 2 :
http://loeilquicourt.over-blog.fr/5-index.html
(dessin © Ma - L'Oeil qui court)
Chapitre 3 :
http://loeilquicourt.over-blog.fr/4-index.html
Chapitre 4 :
http://loeilquicourt.over-blog.fr/3-index.html
Un immense MERCI à Ma - l'Oeil qui court pour
ces mots et ces dessins !
Ne manquez pas de visiter son blog "L'oeil qui court":
http://loeilquicourt.over-blog.fr/